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pecté. Elles marchaient à intervalles de trois ans. Lucine atteignait ses seize ans. Lucette ses treize, Lucie ses dix, lorsque le premier événement se produisit.

Un soir, le prince Oscar, alors âgé de quarante-deux ans, manda l’abbé et lui dit à brûle-pourpoint.

— Cette nuit, à minuit, vous êtes entré dans la chambre de Lucine et vous n’en êtes sorti qu’au matin. Que s’est-il passé ? Quelle leçon pressée aviez-vous à lui donner ?

— Prince !

— Le fruit était mûr, vous l’avez cueilli, comment s’est-on comporté ?

— Oh !

— Allons, trêve d’exclamation ! Vous êtes l’amant de ma fille aînée, vous l’avez dépucelée ? Vous avez attendu bien longtemps, l’abbé. Une Callacini est prête à l’amour entre quatorze et quinze ans. Retenez-le et soyez moins long pour les autres. Vous avez dix mille francs de traitement, il vous faut des soins particuliers pour échapper à la fatalité qui veut l’éreintement du premier amant d’une Callacini, je vous en donne douze mille,