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service et font rire la patronne. Quand on travaille par ici, ça change joliment.

— Pourquoi donc ?

— Toutes les fois que la patronne descend de servir, elle nous embrasse tous dans les petits coins, et si on s’amuse à l’asticoter, elle se laisse faire.

— Alors, lorsqu’elle devient mauvaise, il n’y a qu’à le lui rappeler.

— Alors elle taloche, et c’est une gaillarde ! Puis, faut pas jobardiner avec elle. Quand on asticote, elle asticote.

— Ce qui est très agréable.

— À la condition de n’avoir pas peur et de supporter l’asticotage.

Tout en causant il mettait le couvert, et les trois convives sirotaient le Madère, fumaillaient la cigarette ; Lucie, assise sur les genoux d’Émile, observant le jeune garçon, maigrelet et sec, le visage déluré et sournois en même temps, jetant parfois des regards furtifs qui semblaient scruter les actes possibles d’un homme et de deux femmes dans un cabinet particulier.

Une voix appela :

— Séverin !