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Irène, penchée sur la poitrine de son mari, lui souriait et lui offrait ses lèvres qu’il dévorait de suçons ; elle se pressait de plus en plus dans ses bras, à mesure qu’au-dessous les caresses d’Annina devenaient audacieuses, et il se sentait maîtrisé par l’amour de cette femme qui, gravissant l’échelle paradisiaque des voluptés, savait jusque dans une vie bourgeoise de petite ville, faire surgir du sol l’ivresse sensuelle.

Leurs amours se fondaient dans l’union de leur individualité et Annina, presque oubliée, devenait comme un accompagnement harmonique de leurs caresses.

Du corps d’Irène, la volupté irrésistible s’élançait à l’amant : elle pouvait s’abandonner aux doux suçons dont son mari assaillait ses lèvres et ses seins, sans troubler Annina dans la recherche des félicités à laquelle elle s’accoutumait.

On ne parlait plus, et cette femme nue, entre un homme encore vêtu et une fillette encore innocente, recouverte de sa robe, exerçait sur l’âme une molle langueur, portant à savourer le plaisir sans désirer l’action violente.

Elle gardait toujours dans le con la queue de