on veut attirer les regards des gens, ce n’est pas
pour des prunes, n’est-ce pas ! Demain dans
l’après-midi, je passerai vous dire un bonjour,
et si vous êtes seule, oh, si vous êtes seule, je
n’ose y penser, je vous embrasse à deux genoux,
ma jolie cousine, à deux genoux, oh, ce
que j’embrasserais bien… vous ne voulez pas,
dites… Votre cousin pour la vie ».
Irène se tordait ; maintenant en chemise, debout devant son mari, elle se pencha et s’écria :
— Il y a tout ça, dis ?
— En toutes lettres.
— Quel imbécile ! Dire que ça m’a fait la cour du temps de mon premier mari.
— Ce que je lui tirerai les oreilles !
— Tu t’en garderas bien, il devinerait que je t’ai remis le papier et il ne le faut pas. Donne, je conserverai précieusement sa lettre, pour la lui fiche à la figure, si jamais il faisait le malin. Et c’est marié, et c’est père de famille, et ça vit moralement dans sa petite ville, ah zut !
Emportée, elle ne se préocuppa pas de la présence d’Annina et s’envoya une forte claque aux fesses.