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deux femmes sur lesquelles il lui serait facile d’étayer sa puissance et de se reposer des intermittences de passion que subirait son mari : d’abord Annina, puis sa propre sœur Gabrielle.

La morale ne comptait pas pour les choses de la chair dans l’esprit d’Irène. Elle connaissait trop les désirs sensuels, pour ne pas savoir qu’aucun être ne reculait devant l’ardeur imprévue inspirée par le rêve d’un contact charnel, ce contact visa-t-il la personne la plus sacrée et la plus défendue par son caractère de parenté.

Annina l’avait habillée et alors qu’elle arrangeait ses seins pour qu’ils n’échappassent pas de son corsage, dans un élan subit, elle tomba à ses genoux et s’écria :

— Vous êtes trop belle, Madame, on voudrait prier devant vous, comme on prie devant le bon Dieu !

Irène avait tiré un de ses seins et répondit :

— Fais un bécot sur cette perle, et dis-moi l’effet que tu en ressens ?

— Moi embrasser là, et Monsieur !

— Embrasse, nous en parlerons après.

— Vous le voulez ?