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Elle se pencha à son cou et colla les lèvres aux siennes.

Gabrielle cette fois pâlit et éprouva comme une lueur de révolte devant cet acte si prompt, elle se glissa derrière Stanislas.

Mohammed s’aperçut de ce mouvement, en devina le sens, souleva Irène de dessus ses genoux, s’approcha d’une corbeille de fleurs, y prit trois roses de nuances différentes, vint offrir à Gabrielle la plus claire de couleur, en disant :

— Ta beauté s’ignore encore, gentille houri comme s’ignore cette rose à peine colorée : les roses, quelle que soit leur parure, sont belles et méritent qu’on les admire ; prête ta main, que je la baise. Je sais observer le sentiment des femmes et le respecter.

Gabrielle ne refusa ni la fleur, ni le baiser et Mohammed, se dirigeant vers Olympe, lui remit une rose plus foncée comme nuance, en disant :

— Ta beauté veut savoir et consent à aimer, jolie Odalisque ; cette fleur est belle, mais ne jouit pas de ton éclat. Je voudrais te baiser le cou, le permets-tu ?

Olympe ne fit pas plus de façon que Gabrielle. Mohammed vint alors à Irène avec une