Page:Le Nismois, La Tunique de Nessus, 1900.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 177 —


entêter, pour ne pas risquer de perdre toute influence sur ses déterminations futures.

Quelque chose se déclenchait donc dans leur union si parfaite !

Il chassa avec assez de chance, tua quelques perdreaux, se fit apprêter son repas par Jacopin, hésita de coucher au château et retourna à sa maison de S… comme minuit sonnait.

Annina l’attendait, en tricotant dans le petit salon du rez-de-chaussée.

— Tu n’es pas fatigué, demanda-t-elle, j’étais inquiète.

Elle s’était levée pour l’aider à se débarrasser de ses affaires ; elle se pencha pour qu’il l’embrassât.

— Pourquoi t’inquiéter, Annina, dit-il, je t’avais prévenue que je chasserais à Ecofleur, que j’y dînerais, que j’ignorais l’heure à laquelle je rentrerais : tu ne devais pas veiller.

— Irène étant en voyage, ne suis-je pas de droit ta femme, pour la remplacer dans tes moindres désirs.

Touché de la réponse, il la serra contre son cœur, l’assit sur ses genoux, et dit :

— Sans doute, ma petite Annina, mais il ne faut pas oublier que tu es enceinte et qu’il im-