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paupières se relevèrent, elle se trouva toujours dans les bras de Mohammed, la tête sur son épaule, tous les deux couchés côte-à-côte sur le tapis.

— Tu as joui comme moi, dit Mohammed, tu étais faite pour vivre reine dans le désert et commander aux désirs du serviteur de Dieu.

— Je suis la femme de Stanislas Breffer.

— Tu me l’as dit. Pourquoi t’appelle-t-on Léna de Mauregard ?

— Parce que Léna de Mauregard fut mon nom de courtisane, alors que j’oubliais mes devoirs conjugaux pour prendre des amants. Je te l’avoue à toi, qui est vraiment un maître pour ma chair ; redevenue la femme de Stanislas, j’ai eu soif de l’homme et j’ai voulu me replonger pour deux, trois jours, dans mon ancienne existence de courtisane. Qui a bu la volupté ne saurait plus jamais s’en passer.

— Ton mari, ton seigneur, t’a autorisée !

— Je lui permets d’autres femmes.

— Peut-être avez-vous la sagesse ! Je le répète, tu es une femme à ne pas permettre à l’éclat des autres d’effacer le tien.

— Près de toi, Mohammed, je te reconnais mon seigneur, parce que ta chair et la mienne