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À la suite de la lettre écrite à Irène par le cousin Boullignon, lors du bal chez Sigismond, on lui battit froid pendant quelques semaines, puis on se raccommoda. Il s’appliqua à faire oublier son intempestive missive, et il parvint à ne plus porter ombrage ni à l’un ni à l’autre des deux époux.

Boullignon était un homme de trente-cinq ans, pas beau, mais très gai, marié à une femme laide, acariâtre, qui aurait rendu la vie malheureuse à tout autre qu’à lui. Il l’avait épousée pour son argent, qui lui assurait une certaine indépendance, n’ayant à s’occuper que de la gestion de ses terres, toutes de bon rapport dans les environs de S…

Très gai, il avait un répertoire d’histoires amusantes, avec lesquelles il excitait l’hilarité de ses auditeurs, ce qui lui facilitait l’accès de bien des maisons.

Il devint l’un des familiers de chez Stanislas, qu’il sût flatter et qui n’attacha plus aucune importance à ses anciennes velléités, surtout depuis le retour d’Ecofleur.

Familier, il profita du nouveau goût de Stanislas pour l’apéritif et vint quelquefois chez lui à ces heures ; Irène, seule dans son salon,

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