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d’Irène et servait à table ; une troisième fille, une forte gaillarde se voyait chargée des chambres et du gros ouvrage.

Les jours coulaient sans ennuis et sans difficultés, Irène se tenant au courant des évènements par les journaux qu’elle lisait avec attention, s’intéressant au succès de celles qui furent ses rivales ou ses amies dans le beau ciel de la galanterie parisienne. Stanislas n’abandonnant pas l’expérience acquise dans les affaires de bourse et se renseignant sur les moindres mouvements financiers par une correspondance très active avec l’acheteur de sa maison de coulisse.

On avait gardé, à tout évènement, le superbe hôtel d’Irène avec tout son mobilier, en le laissant sous la surveillance de la femme de chambre Mirette, avec un portier et deux domestiques choisis par Mirette, toute dévouée de cœur et d’âme à sa maîtresse.

Cette vie d’insouciance et de calme, après tant d’ambition et d’agitation, convenait-elle aux deux époux ? Cinq mois ils la vécurent religieusement, toujours empressés l’un auprès de l’autre, toujours cantonnés dans leur rôle officiel de riches propriétaires et de rentiers,