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vivant et l’oubli au sortir du trépas composent les deux premières phases d’engendrement à la postérité, et qui, pour atteindre leur plein degré de manifeste et d’influence, doivent être retrouvées. »

Par votre remarquable et intéressante étude, par vos conférences si appréciées dans le monde littéraire, vous avez puissamment contribué à retrouver les œuvres de Marceline Desbordes-Valmore. Par votre dévouement sans bornes à sa noble cause, vous lui avez préparé pour son entrée dans l’immortalité une splendide apothéose.


Mesdames, Messieurs,


L’heure du triomphe et de la gloire semblait du reste avoir sonné pour Elle. Pendant qu’à Paris MM. Jules Lemaître, de Montesquiou, de Rodenbach et d’autres écrivains encore suscitaient en sa faveur un courant de sympathique admiration, ici même à Douai, un mouvement analogue se produisait. La Société d’Agriculture, Sciences et Arts, dont Marceline avait été pendant vingt années un des membres correspondants, se préoccupait de la faire sortir de l’oubli immérité où elle paraissait sommeiller. M. B. Rivière, l’érudit bibliothécaire de la ville, en publiant sa correspondance intime, nous initiait aux drames de sa vie et nous dévoilait les trésors de son cœur.

Vous allez, Marceline Desbordes-Valmore, revivre au milieu de nous dans cette attitude de douce et poétique résignation qui résume votre vie, grâce à l’habile ciseau de M. Houssin. Vous demeurerez désormais en face de cette maison, berceau de votre enfance qui vous fut toujours si cher, au pied de cette Vierge de Notre-Dame à laquelle vous avez adressé de si ferventes prières.

Votre ville natale vous accueille avec des acclamations de joie et de bonheur. Elle vous remercie de la page glorieuse que vous avez ajoutée à son histoire. Je vous salue en son nom.