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bons verres de vin muscat. Nous parlâmes encore de notre bonheur mutuel ; et comme c’est l’usage dans les pays méridionaux de dormir après midi couchés l’un près de l’autre, nous appellâmes le dieu du sommeil à notre secours. Je m’éveillai la premiere au coup de quatre heures ; je regardai mon bon ami, qui dormoit encore la bouche collée contre mon sein ; son instrument collé sur sa cuisse et renfermé dans son béguin, reposoit aussi : un léger mouvement que je fis le rappella à la vie : et avant presque d’ouvrir les yeux, je reçus de sa part un baiser bien tendre. Nous entamâmes de nouveau le chapitre de nos amours : en peu de temps l’aspergès de mon bernardin reparut tel que je le desirois, et voyant que je présentois le bénitier, il ne tarda pas de l’y plonger.

Je l’avertis que pour cette fois il n’avoit pas besoin de se gêner, ni d’épier le moment critique, que j’étois sûre de n’avoir rien à craindre. Je plaçai les jambes sur ses reins ; les deux réparations que nous venions de prendre firent des merveilles, et lorsque je m’apperçus qu’il étoit peu éloigné de terminer, je le pressai contre ma poitrine ; nos deux bouches dans le moment n’en firent qu’une, et en me donnant des mouvemens que la nat-