Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82

Agathe.

C’est assez… Eh ! que me faites-vous toucher, petit drôle ? diantre, vous n’êtes pas mal pourvu : comme ce petit poil frise ! et quel âge avez-vous, mon ami ?

Le Cordelier.

Il n’y a que six mois que j’ai fait profession, et j’avois seize ans accomplis pour lors.

Agathe.

Embrassez-moi encore ? Cet après dîner nous serons plus commodément, et vous le mettrez dans l’endroit que vous venez de toucher.

Le Cordelier.

Que je vous aurai d’obligations, madame ! je vous assure que j’en meurs d’envie.

Je les laissai, et fus trouver ma Bonne ; elle me demanda pourquoi j’avois tant demeuré ; je lui dis que le pere Anselme m’avoit fait faire des complimens par un jeune cordelier qui étoit avec Agathe, et ce que j’avois entendu : nous en rîmes un moment ensemble. J’eus une grande conversation avec elle sur la lettre que j’avois reçue de mon bon ami, et sur ma réponse : comme je lui fis part de toutes mes craintes lorsqu’il