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Susanne.

Comment ! tout ce que je peux vous dire, ne peut vaincre votre obstination à vouloir … Finissez, vous dis-je ?

D. Rigot.

Ah ! belle Susanne, ma reine, tout ce que j’ai au monde de plus cher. — je vous promets que…

Susanne.

Ah ! ah ! mon beau monsieur, c’est donc ainsi ! — il n’en sera rien ; jamais homme n’a joui d’une femme malgré elle : — vous êtes un ingrat ; ne paroissez jamais devant moi.

Notre belle se débarrassa de ses bras et s’en fut fort courroucée. Agathe qui avoit le mot de Rigot, entra chez elle pour tâcher de la rendre plus traitable.

Agathe.

Bon jour Susanne, qu’as-tu donc ? pourquoi cet air fâché ; seroit-ce parce que dom Rigot est parti ?

Susanne.

Je t’en prie, ne me parle pas de lui ? et si tu viens pour m’en entretenir, tu me feras plaisir de me laisser seule.