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j’avois mes raisons pour cela : oui ma tendre amie, nous serons mille fois plus heureux, et non pas exposés comme les oiseaux sur la branche, au malheur de nous séparer. Ne t’inquiete pas, j’ai suffisamment ce qu’il faut pour prévenir les horreurs de l’indigence : car on a beau s’aimer, il faut vivre ; et comme dit fort bien un poëte :

L’esprit, la beauté, les attraits, la bonne mine,
Echauffent bien le cœur, mais non pas la cuisine.

Angélique.

Les voici.

Sylvie.

Ah, digne et cher homme ! que pourrai-je vous dire ; car tout ceci est votre ouvrage ; que ne vous dois-je pas ?

D. Delabrisse.

Je n’ai fait que suivre en cela mon inclination, pour obliger mon ami, et être dans le cas de pouvoir vous servir : toute la reconnoissance que j’en exige, je vous prie de conserver pour Angélique l’amitié que vous lui avez témoignée jusqu’à présent.

Sylvie.

Je mériterois d’être enterrée toute vive, si