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P. Anselme.

Aussi, je ne vous engage pas à le faire jusqu’à cette conclusion, et si je suis assez heureux, pour vous voir la premiere fois que je viendrai, dans un endroit plus commode, vous n’aurez rien à craindre de ma part : avec qui que ce soit, que vous vous amusiez, exigez toujours de lui qu’il fasse l’éjaculation au dehors, et par-là vous ne serez pas dans le cas de craindre de faire des enfans ; mais ce n’est pas seulement la douleur que l’on endure en leur donnant le jour, qui doit engager les Demoiselles d’agir avec circonspection dans l’amoureuse affaire, c’est que selon les loix, elles sont deshonorées en devenant meres ; et il n’y a que les femmes qui ont ce droit-là ; je soutiens, cependant, qu’on peut s’amuser dans tous les états, mais il faut sauver les apparences ; ceux et celles qui, par défaut de fortune ne peuvent pas se marier, ceci ne provenant que d’un mauvais gouvernement, ou ceux qui sont obligés par la cupidité de leurs parens, d’embrasser un état qui les engage au célibat, seroient donc bien malheureux, s’ils ne pouvoient jouir d’un plaisir pour lequel nous sommes créés ; je vous le répéte, dans tous les états on peut s’amuser, mais de façon que l’on