au plus qu’une trentaine d’années, après cette faveur, ses yeux me parurent enflammés et dénotoient assez l’ardeur qui l’animoit, il me donna un second baiser, et détournant ma gorgerette, malgré quelques résistances de ma part, il parcourut ce qui étoit dessous avec une avidité incroyable, et en répétant deux ou trois fois, vous êtes charmante ; comment ne serois-je pas aussi heureux que ce jeune Bernardin : j’étois assise, il s’approcha, me prit la jambe, coula sa main, et eut bientôt attrapé la relique : je me penchois en avant, et lui dis de finir, que quelqu’un pourroit venir ; mais il me pria avec tant d’instance, qu’à la fin je me rendis ; après qu’il eut satisfait le tacte et la vue, il me donna des louanges qui me flatterent beaucoup : me porta la main sous sa robe ; je la retirai précipitamment, craignant que ce ne fut quelque bête vénimeuse ; qu’avez-vous, me dit il, ne craignez rien : allons, je veux que vous le touchiez ; et qu’est-ce que c’est pere Anselme, repris-je en le touchant ? que cela est brûlant et dur ! Pour lors il me le montra, et je fus, on ne peut pas plus surprise, de voir dans le même endroit que nous une chose si différente de la nôtre, cet instrument me parut avoir plus d’un demi
Page:Le Monialisme, Histoire galante (2e éd.), 1777.djvu/24
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22