RÉPONSE
DE FÉLICITÉ A ANGÉLIQUE.
Tu vois que je ne t’ai pas menti pour ce qui concerne ta sœur ; tiens-moi ta parole de m’envoyer au plutôt un détail circonstancié de tout ce que tu auras vu, afin qu’en lisant tes lettres je puisse du moins me dédommager de l’ennui que me cause ton absence. Tu dois recevoir une lettre de dom Delabrisse en même-temps que la mienne : tu aurois reçu plutôt de ses nouvelles, si dom de la Mothe trop occupé de ses plaisirs, n’avoit pas oublié de me remettre une lettre dont ton amant l’avoit chargé. Dom Delabrisse est venu me remettre lui-même celle que tu vois, et m’a recommandé de t’assurer de la vérité, craignant que tu ne le soupçonnasses de négligence, il étoit tout consterné. Je l’ai rassuré le mieux que j’ai pu ; nous nous sommes beaucoup entretenus de toi, et j’ai tenu ta place. Adieu ma chere, adieu, ma petite ; souviens-toi que je suis toujours ta Bonne cousine,