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tout ce que je voulus : elle forma encore quelques legeres difficultés, qui furent bientôt levées. A la fin la petite rusée y prit goût, et après cette seconde pirouëtte, elle ne mit plus de bornes à ses caresses ; et je ne la quittai qu’après lui en avoir fait faire une troisième.

Angélique.

Tu fus prudent, au moins !

D. Delabrisse.

Je fis tout ce qu’il falloit faire. Le lendemain lorsque nous étions nous seuls, nous nous embrassions avec ardeur, et tout le temps que je demeurai chez ma mere je la servis au mieux. Mon départ la chagrina beaucoup ; je lui promis de revenir le plutôt que je pourrois : pendant un an et demi que je restai à l’abbaye, je fus trois fois dans ma famille, et j’en sortis toujours heureux ; depuis que je suis dans mon cour d’étude, je ne l’ai vu qu’une fois, et c’est l’année derniere. Elle est avantageusement mariée à douze lieues d’ici : son mari étoit absent, et je couchois toujours avec elle. Voilà donc l’époque du plaisir que j’ai commencé à goûter avec les femmes ; mais depuis ta connoissance,