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Angélique.

Cela prenoit une fort bonne tournure, continue !

Le soir, après qu’elle se fût retirée, je restai quelque temps avec ma mere, et me rendis dans ma chambre ; elle étoit déjà au lit ; je me deshabillai, et entrai doucement dans la sienne. Comme elle demanda qui c’étoit, je m’approchai, en lui disant : c’est moi, ma petite cousine, je viens causer un peu avec vous, je ne puis dormir, ne faites pas de bruit. Oh ! retirez-vous ; si j’avois prévu cela, je me serois enfermée en dedans. Je m’assis un moment sur le fauteuil où étoient ses hardes ; et en lui débitant toutes les douceurs que je pus, je me glissai à ses côtés malgré tous les refus qu’elle paroissoit m’opposer ; ce qui me rassura, c’est qu’elle ne disoit mot : j’eus bientôt trouvé ce qu’il me falloit, et en me disant : je ne sçais ce que vous voulez, vous m’échauffez furieusement ; par hasard ou autrement, elle porta aussi la main quelque part ; j’appuyai dessus : je m’apperçus qu’elle étoit aussi bien aise de satisfaire sa curiosité, et je me mis en devoir de la baiser tout net : elle étoit déja sous moi, mes genoux avoient séparé les siens, mais j’éprouvai ensuite de la résistance.