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cuite dans le jus d’un chapon, et d’autres choses succulentes ; ensuite après le souper, nous allâmes nous promener au parc pour faire la digestion. En nous promenant, il continua ses folies, je ne m’y opposai pas ; nous y vîmes venir nos Dames et nos Messieurs, nous nous détournâmes et tardâmes peu à nous retirer. Je fis semblant de ne pas vouloir coucher avec lui, et en lui accordant, je lui dis : écoutez, je n’aime pas moins mon plaisir que vous, mais je sçais que les hommes se fatiguent plus que nous ; ainsi, mon ami, ne me tourmentez pas, je vous accorderai le reste demain matin.

Le Cordelier.

M’y voici donc ; causons, rions ; lorsque je suis venu au monde, Madame Grippe-tout-nud n’a-t-elle pas pourvu à ce que j’en eusse encore un bon, qu’en dites-vous ?

Angélique.

Oui, et vous avez la peau bien douce pour un garçon ?

Le Cordelier.

C’est que je suis trop jeune, et n’ai encore, comme vous, que du poil au-bas de la bedaine, et comme les chats, autour de la queue ; mais tâtez ! c’est ceci qui est doux et dodu.