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Il n’était plus de Slaves. Tu t’es dressé
Sur les grands charniers,
Sur les carrefours du monde,
Tel Ézéchiel.
Et, ô miracle ! Les cadavres se levèrent,
Ils ouvrirent leurs yeux.
Le frère étreignit son frère
Et ils se dirent
Le doux mot d’amour
Pour l’éternité.
Dans une seule mer se jetèrent
Tous les fleuves slaves.

Gloire à toi, ô sage
Tchèque qui sus être slave !
Toi qui n’as pas laissé périr
Au gouffre germain
Notre vérité ! Ta mer,
Celle des Slaves, la nouvelle,
Ainsi sera déjà pleine,
Et ta barque voguera,
À toutes voiles,
Avec un bon gouvernail.
Elle naviguera sur la mer libre
Aux larges vagues.
Gloire à toi, Safařik,
Dans les siècles des siècles,
Toi qui as réuni dans une seule mer
Tous les fleuves slaves !

Reçois aussi dans ta gloire
Ma pauvre obole,
Ma duma indigente
Du saint Tchèque,
Du grand martyr,
Du glorieux Hus.
Accueille-la, mon père,
Et moi, doucement,
Je prierai Dieu
Que tous les Slaves deviennent
De bons frères,
Fils du soleil de la vérité,
Et qu’ils deviennent des hérétiques