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l’encadrent à l’arrière et sur les côtés, contribuant de la sorte à atténuer la pénible impression qu’il produit avec son apparence de monstrueux alambic.

Sur la façade, d’une simplicité de construction qui fait penser à quelque chose de provisoire, on lit en gros caractère ce mot : incinération.



tombeau de chaplin, par puech

Une décoration funèbre sans grand apparat, mais qui, cependant, n’est pas dépourvue d’un certain caractère, frappe l’œil de celui qui pénètre dans la vaste salle où se réunissent parents et amis du défunt pour attendre que le feu, en consommant son œuvre, ait fait, d’un cadavre humain et d’un cercueil, un peu plus de deux kilos de poussière.

Combien différent le spectacle en deçà et au delà de ces rideaux noirs, frangés d’argent, qui séparent la salle du four : la solennité conventionnelle de la réalité nue !


buste d’enfantin, par aimé millet

On se rappelle sans doute que le Four crématoire fut établi pour la première fois à Paris en 1888. Il n’a cessé de fonctionner depuis cette époque, et si le nombre d’incinérations payantes qui s’y fait chaque année est loin d’être considérable, il n’en faut pas moins signaler une progression constante. Voici quelques chiffres à ce sujet : en 1890, on enre-