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LES FEMMES AUTEURS DRAMATIQUES

EN FRANCE.


(Troisième et dernier article.)


Beaucoup d’acteurs, depuis Molière jusqu’à nos jours, ont travaillé pour le théâtre ; un certain nombre d’actrices ont essayé aussi d’acquérir une double réputation. La première, par ordre de date, c’est Flaminia, femme de Louis Riccoboni, excellente comédienne du Théâtre-Italien. La lecture de Plaute lui donna l’idée d’une pièce en cinq actes et en prose, le Naufrage, qui fut représentée sans succès en 1726. Trois ans après, elle s’associa avec Delisle, déjà connu par sa pièce d’Arlequin sauvage ; mais leur Abdilly, roi de Grenade, tragi-comédie en trois actes et en prose, n’eut qu’une représentation, et Flaminia renonça dès lors à la gloire littéraire. On lui attribue cependant le Siége de Grenade, canevas italien, mêlé de scènes françaises, avec des divertissemens, donné aux Italiens en 1745. La belle-fille de Flaminia, Marie de Mézières Riccoboni, charmante actrice du même théâtre, et si connue par ses romans, fit jouer avec succès une pièce italienne en cinq actes, avec des scènes françaises, intitulée le Prince de Salerne. Elle a fait aussi les deux premiers actes des Caquets, comédie qui se trouve dans le volumineux répertoire de son mari. En 1756, on donna aux Italiens une comédie en prose, Plutus, rival de l’Amour. L’auteur était Mme Hus, mère de l’actrice de ce nom, et elle-même actrice de province, qui débuta sans succès au Théâtre-Français. Cette petite pièce, dont on trouve l’analyse dans l’histoire des femmes françaises, eut un succès d’es-