Scène II
Dans un si beau dessein cet étranger succombe ;
Ma déplorable soeur dans l'abîme retombe.
J'espérais que son coeur, qui me brave aujourd'hui,
Balancerait au moins entre la mort et lui.
Cruelle ! Avec transport je courais pour t'apprendre [1275]
Que le bras d'un amant s'armait pour te défendre !
Heureuse maintenant d'ignorer quelle main
Te prêtait un secours que le ciel rend si vain !
Scène III
Peuples, soyez en paix ; c'est moi qui vous délivre
De ces européens ardents à vous poursuivre ; [1280]
Une fois dans la ville entrés victorieux,
Ils y changeaient nos moeurs, ils en chassaient nos dieux.
Pour mieux exécuter le dessein que j'achève,
J'ai devancé l'instant qui terminait la trêve ;
Mais si j'étais réduit à cette extrémité, [1285]
J'accordais la justice et la nécessité.
Voyez nos citoyens immolés sur ces rives ;