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Dans les feux dévorants va se plonger vivante.

La coutume l'ordonne et soutient sa vertu ;

Elle suit son époux...

Le Général

Ah ! Dieu ! Que me dis-tu ? [710]

L'Officier

.

Dans le temple déjà la victime est entrée ;

Cette cérémonie effroyable et sacrée

Est une fête aux yeux de ce peuple insensé,

Qui croit voir un autel dans le bûcher dressé.

Les riches ornements dont la veuve se pare [715]

Avant que de marcher à cette mort barbare,

L'or et les diamants, les perles, les rubis,

Dont le pompeux éclat relève ses habits,

Offrande à ces autels, et butin du bramine,

N'entretiennent que trop la soif qui le domine ; [720]

C'est le triomphe ici de la cupidité,

Celui du fanatisme et de la cruauté.

Le Général

Et la religion consacre leur furie !

Nous pourrions, nous, français, souffrir leur barbarie ?

Elle irait à la mort, et j'en serais témoin ? [725]

L'Officier

.

Pardonnez, si par vous chargé d'un autre soin...

Le Général

Oublions mon amour, l'humanité m'appelle ;

Ces moments sont trop chers, sont trop sacrés pour elle :

De ma défense, ami, l'infortune a besoin ;