Je partis éperdu, j'emportai mes liens,
Et que si j'ai brigué l'honneur de l'entreprise, [675]
Par qui cette cité nous doit être soumise,
Ce fut encore, ami, pour revoir un séjour,
Où j'étais en secret rappelé par l'amour.
Mais c'est trop t'arrêter, cours, informe-toi d'elle ;
Son nom est Lanassa ; j'attends tout de ton zèle. [680]
.
Mais au sein de ces murs il faudrait pénétrer,
Par les lois de la guerre on n'y saurait entrer :
Comment puis-je savoir ? ...
Même hors de la ville
Tu peux t'en informer, et c'est un soin facile ;
Va, ne perds point de temps pour en être éclairci. [685]
Il suffira pour toi de la nommer ici ;
La caste dont elle est, dans l'Inde est la première,
Et met avec son nom ses destins en lumière.
L'officier sort.
Scène II
seul.
Toi que le ciel dérobe encore à mes regards,
Ma chère Lanassa ! Vis-tu dans ces remparts ? [690]
As-tu pu rester libre ? Un cruel hyménée,
Sous son joug, malgré toi, t'aurait-il enchaînée ?
Pardonne, ô mon pays, si je donne en ce jour,
Parmi les soins guerriers, un moment à l'amour.
Pardonne, Lanassa, si, troublant ton asile, [695]