Chancelle en son dessein et perd de sa constance.
Moi, je m'immolerais, quand pouvant être à moi [615]
Il me conserverait son amour et sa foi ?
Moi, libre désormais d'un funeste hyménée,
Maîtresse de ma vie et de ma destinée ?...
Fatime, où m'égaré-je ? Ai-je donc oublié ?...
Quel songe vient m'offrir ton aveugle amitié ! [620]
À quel espoir trompeur ton zèle me rappelle !
Tu veux me consoler ? Tu m'accables, cruelle !
L'inexorable honneur tient mon coeur engagé ;
Pour être suspendu, mon sort n'est point changé.
Respecte en ces moments ma constance, ma gloire, [625]
Ma résolution ; enfin, laisse-moi croire,
Assure-moi plutôt que ce jeune français,
À mon amour, à moi, fût ravi pour jamais ;
Épargne-moi le trouble où son seul nom me jette,
Qu'il ignore mon sort, et je meurs satisfaite. [630]
ACTE III