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Le Messager Évangélique.

ils lui disent : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas comme nous ? » Le Seigneur leur donne la raison de cette différence : « Les fils de la chambre nuptiale peuvent-ils mener deuil pendant que l’époux est avec eux ? » — Il serait absurde pour eux de jeûner alors que Celui qui était la source de toute leur joie était là. C’eût été en contradiction avec leur foi en Lui, le Messie, que de se soumettre à cet acte de douleur et d’humiliation, en présence de celui qui leur apportait l’allégresse et la consolation. Mais il y avait encore ici un enseignement plus profond à apprendre. Ce n’était pas seulement la présence de Celui que les disciples comprenaient, tandis que tous les autres ne le connaissaient pas, mais encore le Seigneur leur fait voir que l’on ne peut mêler les prescriptions qui découlent de la loi, avec les principes et la puissance de la grâce divine : c’est là un principe des plus importants, que la chrétienté a complètement méconnu et annulé en pratique. — Le christianisme est un système de grâce en Christ, maintenu dans la sainteté par le Saint-Esprit chez ceux qui croient. La chrétienté est la grande maison de la profession, où il y a des vases impurs mêlés avec ceux qui sont à honneur ; où abondent et règnent des principes qui ne procèdent point du Christ, mais qui sont empruntés, les uns au judaïsme, d’autres aux propres pensées des hommes, sans aucun égard à la Bible. Or, ce que le Seigneur nous montre ici, c’est que, même en adoptant ce que Dieu a sanctionné jadis sous la Loi, on peut s’égarer.

Le même Dieu, qui a éprouvé Israël sous la Loi, a plus tard donné l’Évangile ; et c’est l’Évangile et non pas la Loi qu’il dispense maintenant, c’est avec la grâce