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Le jeûne.

les disciples de Jean-Baptiste partageaient les préjugés des pharisiens sur les mérites du jeûne (Matth. IX, 14 ; Marc II, 18 ; Luc V, 33) ; quant aux pharisiens, ils se vantaient de jeûner deux fois par semaine (Luc XVIII, 12).

Le Seigneur Jésus ne prescrivit pas le jeûne à ses disciples ; tant qu’il était avec eux, ceux-ci, dit-il, ne pouvaient jeûner, dans le sens de mener deuil (conf. Matth. IX, 15 avec Marc II, 19 ; Luc V, 34). Cependant, chaque fois, c’est-à-dire, dans les trois évangiles synoptiques, il déclare que « des jours viendront, où l’Époux leur sera ôté et qu’alors ils jeûneront, » ce qui peut n’être ici que le parallèle de ce que le Seigneur leur dit plus tard : « Dans peu de temps, vous ne me verrez pas… En vérité, en vérité, je vous dis, que vous pleurerez et que vous vous lamenterez, et le monde se réjouira, et vous serez dans la tristesse » (Jean XVI, 19-20[1]).

Arrêtons-nous un peu sur cet enseignement du Seigneur Jésus en Matth. IX, 14-17 ; Marc II, 18-22 ; Luc V, 33-39. Le Seigneur venait d’appeler à l’apostolat le péager Matthieu ou Lévi ; et celui-ci, dans sa joie et sa reconnaissance, lui avait fait préparer un grand festin, et Jésus était à table avec une grande foule de publicains. Et, comme à l’ordinaire, les scribes et les pharisiens murmuraient d’une telle condescendance qui eût froissé leur hypocrite orgueil. Jésus répond à leurs murmures, tout en condamnant ceux qui se les permettent. Alors les adversaires se rabattent sur le jeûne ; de concert avec les disciples de Jean,

  1. Le Seigneur nous apprend aussi qu’il est une sorte de démons qui ne peuvent être chassés « que par la prière et par le jeûne » (Matthieu XV, 32 ; Marc <span class="coquille" title="VIII, 3">IX, 29).