Page:Le Messager Évangélique, Vol. 3, 1862.pdf/466

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
462
Le Messager Évangélique.

port avec les autres ; mais les autres ne sont pas le motif de son activité, quoiqu’ils en soient l’objet : l’amour a sa source au dedans de celui en qui il agit, sa force est indépendante des objets dont il s’occupe, et c’est ainsi qu’il peut agir là où les circonstances pourraient produire dans le cœur de l’homme l’irritation ou la jalousie. Il agit d’après sa propre nature dans les circonstances où il se trouve placé, et, en les considérant selon cette nature, les circonstances n’agissent pas sur l’homme qui est plein d’amour, sauf en tant qu’elles fournissent l’occasion pour son activité et qu’elles en dirigent la forme. L’amour est son propre motif à lui-même ; en nous, il n’est que la participation à la nature divine, nature qui en est la source éternelle. Ce n’est que la communion avec Dieu Lui-mème qui soutient l’amour, à travers les difficultés qu’il doit surmonter dans son chemin. Cet amour est l’opposé de l’égoïsme et de la recherche de soi-même, et les exclut ; il recherche le bien d’autrui, comme (quant au principe) Dieu l’a recherché, en grâce (voyez Éph. IV, 32 ; — V, 1, 2). Quelle puissance que cet amour pour éviter le mal en soi, pour tout oublier, pour faire le bien !

Les huit premières qualités de l’amour, telles qu’elles nous sont présentées ici, sont l’expression de l’abnégation de soi-même : L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas ; il n’est pas déshonnête ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’aigrit pas. Les trois qualités qui suivent sont l’expression de la joie que l’amour éprouve en contemplant le bien, nous montrant aussi cet amour comme délivrant de la tendance de la nature humaine à supposer le mal ; ten-