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L’amour.

vers Jésus pour nous sortir de la boue et nous fortifier en toute force selon la puissance de sa gloire.

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L’amour.

« Et à l’affection fraternelle, l’amour. »

On s’imagine ordinairement que l’affection fraternelle est l’amour, et même sa forme la plus parfaite. C’est une erreur, comme le montre ce passage de Pierre. Il est très-vrai que l’affection fraternelle est un fruit bien doux et précieux de la grâce — précieux dans le cœur qui en est rempli et précieux dans son développement mutuel. Mais ce n’est pas l’amour. Il nous est dit de joindre « à l’affection fraternelle, l’amour. » La raison en est simple. S’il s’agit d’affection fraternelle, les frères en sont l’objet ; si elle est pure et sans mélange, elle découle assurément de la grâce, mais, en nous, elle revêt facilement le caractère que lui donne son objet, et tend à se limiter à ceux dont elle est occupée, et à être gouvernée par le sentiment qu’on éprouve à leur égard. Elle est sujette à se fixer sur ces objets, et à éviter ainsi tout ce qui pourrait leur être pénible ou gâter les sentiments mutuels et la douceur des relations, en sorte que ces considérations deviennent la mesure de la conduite du chrétien.

En un mot, lorsque l’affection fraternelle est circonscrite en elle-même quant à son but principal, ce sont les frères qui deviennent le motif et le principe directeur de notre conduite, et notre conduite devient aussi