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Le Messager Évangélique.

Les difficultés mêmes que l’âme rencontre dans la vie de la foi peuvent aussi nous présenter cette vie comme étant de Dieu. La nature rebelle et souillée peut estimer que tout ce qui vient de Dieu est en opposition complète avec elle-même, il est difficile à une nature égoïste de croire à un amour aussi désintéressé. Dieu prend dans l’évangile une attitude qui n’a jamais été possible pour l’homme. Ceci est plus qu’étrange ou merveilleux, c’est absurde ; c’est à n’y pas croire. Un homme naturel paraîtrait hors de lui s’il agissait comme le fait Dieu dans l’évangile. Mais qu’est-ce tout ceci si ce n’est la gloire de Dieu ? Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi. Et qui suis-je ? Une créature qui s’est rebellée contre lui, qui l’a insulté, qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour le déshonorer et qui de plus a ajouté foi au mensonge qui l’outrageait de la manière la plus profonde. Oh ! est-ce vraiment possible ?

Mais un témoignage résulte de tout ceci. Et c’est un sceau que la vérité reçoit du fait même que l’homme la rejette. On peut dire qu’elle est de Dieu précisément parce qu’elle ne convient pas à l’homme. Oh ! quel témoignage !

Il faut que l’Esprit saint, l’Esprit de vérité prépare nos cœurs pour la recevoir. Et c’est ce qu’il fait. Comme le dit l’apôtre, dans quelques-uns l’amour de Dieu est répandu d’une manière si bénie que l’âme respire toujours une atmosphère de joie et de liberté. D’autres sont tellement « enracinés et fondés dans l’amour » que la conscience de cet amour est pour eux un fondement sur lequel leur âme se repose (Rom. V ; Éph. III). Mais quel privilège que nous soyons ainsi enseignés et en-