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Le chemin qui monte à Jérusalem.

qui montait à Jérusalem. » On dira peut-être que ce pauvre homme n’avait point de propriété à abandonner, et qu’il ne connaissait rien sur la direction et sur le terme de ce chemin : cela est très-probable, mais ne change rien à la question. En effet ce que nous désirons avant tout établir ici, c’est que, quand l’œil est fixé sur Christ et le cœur occupé de Christ, nous ne nous arrêtons jamais à penser à ce que nous avons pu laisser pour venir à lui ou à ce que nous avons pu avoir à souffrir en le suivant : IL REMPLIT LUI-MÊME L’ÂME TOUT ENTIÈRE ; et rien autre ne peut nous rendre capables de marcher après lui dans le chemin. Qu’était le monde pour Bartimée ? Qu’était pour lui la difficulté de la route ? Ses yeux avaient été ouverts, et non-seulement ouverts, mais encore remplis de la plus belle vision qui eût jamais arrêté les regards des hommes ou des anges, savoir de la personne du Fils de Dieu, — Dieu manifesté en chair ; aussi, laissant bien loin derrière lui sa cécité et son indigence, il marche en avant à la suite de celui qui a satisfait à tous ses besoins.

Pourquoi Jésus ne lui parle-t-il pas des commandements ? Pourquoi ne l’invite-t-il pas à prendre sa croix et à le suivre ? Pourquoi ne présente-t-il pas à ses regards la « coupe » et le « baptême ? » Parce que celui-ci ne marchandait pas, il n’était qu’un mendiant ; parce qu’il ne parlait pas de vouloir faire, mais qu’il confessait sa misère, et enfin, parce qu’il ne songeait pas à la place qu’il obtiendrait dans le royaume, ni à la rudesse du chemin qui y conduisait, mais qu’il ne cherchait qu’à gagner Jésus et à le suivre après l’avoir trouvé. Cela est suffisamment simple. Christ n’a jamais proposé des conditions à un pécheur pauvre, aveugle, et au cœur