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Qu’est-ce que la chair ?

la chair ». Gal. IV, 23, 29 : Le fils de la servante naquit « selon la chair ». Éphés. VI, 5 ; Coloss. III, 22 : « Obéissez à vos maîtres selon la chair ». Philém. 16 : « soit selon la chair, soit selon le Seigneur ».

XIII. Enfin nous avons le sens moral du mot chair. Comme, dans la Parole, le monde est opposé au Père, Satan est l’antagoniste de Jésus, de même la chair est en opposition avec l’Esprit. Dans cette acception, elle désigne la nature animale et corrompue, siège des appétits sensuels : la vitiosité, si l’on pouvait employer ce mot, la souillure morale, le péché, considéré dans sa source en notre être déchu et indépendamment de ses manifestations extérieures.

Ici les passages sont très-nombreux. Nous n’en rappellerons que quelques-uns. Le mot chair est, je crois, très-peu employé avec cette acception, dans l’Ancien Testament. C’est probablement ainsi qu’il faut l’entendre en Genès. VI, 3, cf. Ps. LXXVIII, 39 : « Mon Esprit ne contestera point toujours avec les hommes, car aussi ils ne sont que chair ». À cela se rapporte, cette déclaration de Jésus, Jean III, 6 : « Ce qui est né de la chair, est chair ».

Peut-être est-ce aussi dans ce sens qu’il faut entendre Ecclés. II, 3, litt. : « J’ai pris le parti de maintenir (ou dilater) ma chair dans le vin ». (On a traduit aussi : « de fortifier mon corps par le vin ») ; et V, 6 : « Ne permets point que ta bouche fasse pécher ta chair ».

C’est donc le Nouveau Testament qui parle surtout de la chair dans ce dernier sens. Nous y voyons que « la chair ne sert de rien » (ici, c’est peut-être le sens du § XI) ; que les Juifs jugeaient « selon la chair » ; que les