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Le Messager Évangélique.

Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant tes yeux » (Matth. XI, 25-26) ! Quelque chose d’analogue, quoique d’infiniment moins élevé, se passe dans le cœur de ceux qui sympathisent avec l’évangile. Voir l’énergie humaine mal employée, tant de nobles qualités faussement dirigées, tendant toutes à un but autre que celui des besoins réels de l’homme, voilà certainement de quoi attrister le cœur de celui qui a goûté que le Seigneur est bon » ; et cette tristesse est encore augmentée lorsqu’on voit que les efforts mêmes que l’homme fait, pour se débarrasser lui-même de sa misère, sont un des principaux moyens qui servent à l’aveugler, soit quant à l’étendue de ses propres besoins, soit quant à la suffisance parfaite du remède. Il y a réellement un témoignage remarquable dans ce fait, que toute la sagesse, tout le pouvoir et toute la justice de l’homme ne peuvent jamais, même au plus faible degré, réussir à délivrer du « plus grand mal ». Ce témoignage est humiliant, mais il est aussi profitable, car il pousse le croyant vers cette joie qui se trouve en dehors de lui-même et des circonstances au milieu desquelles il vit. — « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur : je vous le dis encore, réjouissez-vous ». Une joie de cette nature doit puiser son caractère, à la fois, de la source dont elle découle, et dans les circonstances dans lesquelles elle est connue. « Comme attristé, toutefois toujours joyeux » (2 Cor. VI, 10). La joie de la délivrance personnelle est très-bonne et naturelle, mais elle court le danger d’être égoïste : la joie dans le Seigneur est désintéressée et elle élargit le cœur.

La loi de la maison du Seigneur dans l’assurance de la rédemption est exposée en ces termes par l’apô-