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Le réservoir de Béthesda.

de l’apôtre, « comme attristé et toutefois toujours joyeux ». Si par la foi, l’âme regarde en arrière, en haut, en avant, elle rencontre partout ce même objet qui parle toujours de la délivrance du « plus grand mal ». — Si nous regardons en arrière, nous voyons Jésus qui a porté le péché sur la croix ; — nous contemplons l’Agneau de Dieu : si nous regardons en haut, nos yeux rencontrent encore Jésus élevé sur le trône comme l’Agneau de Dieu, ordonnant, dirigeant et soutenant toutes choses. Si nous portons nos regards en avant, ils s’arrêtent devant la radieuse perspective de l’Agneau venant se présenter son épouse, glorieuse, sans tache, ni ride, ni aucune chose semblable.

Une douleur particulière accompagne, il est vrai, la joie de la délivrance du « plus grand mal » dont nous parlons : c’est de voir les hommes cherchant en vain à lutter contre les effets de leur propre péché et méprisant le seul et puissant remède par lequel le péché lui-même est aboli. — Oui, il y a là de quoi affliger le cœur de celui qui subsiste par la grâce de la rédemption. — « Les peuples travaillent pour le feu, et se fatiguent pour néant » (Habac. II, 13), tandis que la vraie délivrance est méprisée ou rejetée. Celui qui savait mieux que personne ce qu’étaient les douloureuses réalités de la vie humaine, pleura sur Jérusalem quand elle le rejeta, lui son Libérateur, Celui qui lui avait été promis, et qui seul était capable de la délivrer : — mais il se réjouit aussi dans son esprit, quand, au milieu de l’abandon général, quelques-uns sont amenés à le recevoir. — « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants.