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La grâce dans le désert.

tion du bon pays fut promise, mais il n’était pas dit un mot du désert ; car le désert ne faisait pas partie de la rédemption proprement dite. Dieu voulait leur montrer ce qui était dans leur cœur, et par là-même ce qui était dans son cœur ; mais ce n’était pas proprement les fruits de la rédemption opérée.

Dans le cinquième chapitre des Romains nous avons, d’abord : « la paix avec Dieu, accès par la foi dans cette grâce, dans laquelle nous sommes, » et « la joie dans l’espérance de la gloire de Dieu » : dans tout cela, pas un mol du désert. Mais quand l’apôtre dit : « Et non-seulement cela, mais nous nous glorifions aussi dans les tribulations, » est le désert. Ce n’est pas proprement une partie de la rédemption, mais plutôt l’épreuve de nous-mêmes pour nous faire découvrir ce que nous sommes, mais en la présence du Dieu qui nous a rachetés. Le danger consiste à ne pas retenir ferme jusqu’à la fin le commencement de notre assurance. Il n’y a point de doute quant à la fidélité de Dieu pour nous conduire jusqu’à la fin ; cependant, quant aux considérations de détail, il y a du danger dans le voyage. Dans la première joie de la délivrance, la confiance en Dieu est sans bornes. Mais alors nous avons à apprendre l’incrédulité et la méchanceté de nos cœurs. Nous le reconnaissons, mais nous avons encore à l’apprendre. Et si l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs, ces exercices n’affecteront pas le moins du monde le sentiment de notre relation avec lui.

Le secret pour aller droitement en avant sur notre chemin est de retenir ferme jusqu’à la fin le commencement de notre assurance. Car, quand la conscience est vivement affectée sous le sentiment de la chute, il