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Le Messager Évangélique.

Enfin quand Job, vaincu par la puissance et la majesté de Dieu, fait la belle confession que nous trouvons aux versets 2 à 6 du chapitre XLII, Dieu le récompense immédiatement en lui donnant maintenant le témoignage « qu’il a parlé droitement devant lui » (XLII, 7, 8).

En résumé, nous voyons dans ce magnifique drame que Job, quoiqu’il fut intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal, et n’ayant point d’égal sur la terre, avait, comme Abraham (Gen. XXII, 1 ; Jaq. II, 20-24), besoin d’être éprouvé. Sa foi vainquit d’abord l’épreuve, mais ensuite il y succomba. Il succomba entre autres précisément parce que, au lieu de voir, dans ce que Dieu lui avait envoyé, une épreuve, il s’obstina à y voir un jugement, et à chercher en conséquence à se justifier. Et ses trois amis, par la même raison, quoique dans un autre sens, firent aussi fausse route. Or il est d’autant plus évident que ce n’est pas de cela qu’il était question, que c’est au contraire précisément parce que Job était intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal, et n’ayant point d’égal sur la terre, et qu’ainsi Dieu lui-même le justifiait, — qu’il parla de lui à Satan, et permit que Satan mit la main sur lui. Élihu entrevit déjà mieux la vérité, et Dieu daigna enfin intervenir lui-même et amener Job à la confession de son néant et à la reconnaissance de la toute-puissance et de la toute-sagesse de Dieu, de telle sorte qu’il fut non-seulement relevé, mais devint même auprès de Dieu un intercesseur en faveur de ses trois faux consolateurs, auxquels il rendit ainsi le bien pour le mal ; et l’on voit que Dieu exauça sa prière.

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