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Le Messager Évangélique.

reste, les propres paroles d’Israël confirment cette pen­sée : « les jours des années de ma vie, avait-il dit à Pharaon, ont été courts et mauvais. » — Ces paroles ont trait à ses expériences propres, dans les difficultés qu’il avait rencontrées ; et non à une absence quelcon­que d’intérêt de Dieu pour lui. Pharaon, complètement étranger aux divers exercices et aux expériences du croyant, ne pouvait saisir la portée des paroles du vé­nérable vieillard qui lui parlait, autrement que comme un homme du monde. Pour nous, par l’Esprit, nous pouvons les comprendre, et même retirer des infirmités morales souvent manifestées de ce patriarche, une leçon sérieuse et durable. Un fait, à l’arrivée de Jacob en Égypte, fait ressortir la miséricorde dont Dieu usa tou­jours envers son serviteur : en présence du monarque mondain, Dieu revêtit Israël d’une haute dignité, de cette dignité que donne la foi ; c’est pourquoi, dans le sentiment du caractère que lui conférait sa relation avec Dieu, « Jacob bénit Pharaon, » etc. (Gen. XLVII, 10). Ainsi, au point de vue moral, Jacob était plus grand que Pharaon, car, dit l’Écriture, « le moindre est béni par celui qui est plus grand » (Héb. VII).

Mais revenons près du lit de Jacob.

Le récit, que nous donne ce chapitre, des dernières circonstances de la vie du patriarche, et des derniers actes de sa foi, montre quelle fin honorable, il a plu à Dieu d’accorder à son serviteur. Durant le cours de son pèlerinage, il avait plus d’une fois voulu déposer son bâton de voyageur, mais Dieu le lui avait toujours remis en main, et, par des peines de cœur assez vives (Gen. XXX, 30 ; XXXI, 1, 2 ; XXXIII, 18, 19 ; XXXIV, 25-27, 50 ; XXXV, 1), il l’avait aidé à réaliser une