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Le Messager Évangélique.

fussent humiliés par la conviction « que tous ont péché et qu’ils sont entièrement destitués de la gloire de Dieu » (Rom. III, 22). « Ô homme, qui que tu sois qui juges, tu es sans excuse, car en ce que tu juges les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu commets les mêmes choses » (Rom. II, 1). — « Et Jésus dit : Que celui qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle » (Jean VIII, 7). « Il n’y a pas de juste, non pas même un seul » (Rom. III, 10).

C’est pourquoi Dieu dit : « Quiconque tuera Caïn, sera puni sept fois davantage… » À Dieu seul il appartient de compter avec le péché ; et si Dieu, au temps convenable, établit un gouvernement sur la terre, il donne bien à l’homme de connaître des crimes et des offenses contre l’ordre public, ou des torts des uns à l’égard des autres, — mais de juger le péché, et d’en tirer vengeance, reste toujours la part de Dieu seul. « À moi la vengeance… ! je rendrai, dit le-Seigneur ! » (Héb. X, 30 ; Rom. XII, 19, comp. Jean VIII, 9.)

Mais poursuivons l’histoire de Caïn. Le meurtrier d’Abel ne se montre pas toujours sous un jour aussi sombre : l’homme aussi ne se rencontre pas toujours menteur et meurtrier ; « Légion, » la personnification des nombreux malins esprits, ne se trouve pas devant chacun de nos pas. Il y a dans le monde des entraves à la manifestation du mal ; et la loi, dans un certain sens, a été donnée pour cette fin : — il y a le frein et les progrès de l’éducation ; la loi de l’opinion publique et le verdict de la société ; il y a le contrôle souverain de Dieu, la crainte de sa providence et de son jugement. Toutes ces barrières et ces influences produisent un certain ordre au milieu du monde qui, par leur moyen,