Page:Le Messager Évangélique, Vol. 1, 1860.pdf/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
Énoch.

mentionnés dans notre chapitre, se termine par ces mots si solennels : « puis il mourut. » Voici comment celle d’Énoch est close : « Énoch marcha avec Dieu ; mais il ne parut plus, parce que Dieu le prit. » — Le Seigneur a voulu nous donner le commentaire de ces paroles, dans le passage de l’épître aux Hébreux (XI, 5) que nous avons déjà cité : « Par la foi, Énoch fut enlevé pour ne pas voir la mort, et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé. » — Énoch était le « septième homme après Adam » (Jude 14), et c’est un fait des plus intéressants pour nous que la fin de sa carrière terrestre : elle nous montre que la mort ne put pas prévaloir sur « le septième, » mais que, à son égard, Dieu intervint pour faire de lui un trophée de sa glorieuse victoire sur toute la puissance de la mort. Le cœur est réjoui, après avoir lu six fois ces lugubres paroles. « puis il mourut, » de voir que « le septième » ne mourut pas, — et si nous demandons : D’où lui venait cette grâce ? la réponse de l’Écriture est encore : « Par la foi. » Énoch marcha avec Dieu et vécut dans la foi de son enlèvement pendant trois cents ans. Cette foi le séparait, en pratique, de tout ce qui l’entourait, et le mettait en dehors de la sphère des pensées de ce monde. De son temps, l’esprit du monde se manifestait et alors, comme aujourd’hui, cet esprit était opposé à tout ce qui était de Dieu. L’homme de foi sentait qu’il n’avait rien à faire avec le monde, sinon d’être, au milieu du monde, un témoin patient et fidèle de la vérité et de la grâce de Dieu, et du jugement à venir. Il est évident qu’Énoch n’avait pas le déplorable talent de savoir, comme on dit, « ménager à la fois les intérêts des deux mondes, » c’est-à-dire chercher à concilier l’amour des biens et