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Le Messager Évangélique.

Romains VII.


Il n’est pas question de Christ dans ce chapitre.

Il est question du jugement que porte l’homme nouveau sur le vieil homme. C’est seulement une nature qui peut juger l’autre, car avant sa conversion, l’homme ne peut sentir que le péché est en lui. Il peut sentir bien des péchés, parce que sa conscience l’avertit et lui montre les fruits du péché, mais non pas le péché. C’est là l’œuvre du nouvel homme ; le vieil homme ayant non-seulement sa volonté dépravée, mais étant encore destitué d’intelligence (Rom. III, 11). L’apôtre ici en parle comme n’étant plus sous l’empire de la loi, pour lui le danger est passé ; il le voit, mais il en est affranchi ; de même qu’un homme enfoncé dans un marais qui n’a aucune issue, ne peut parler de son état qu’avec angoisse ; s’il vient à en sortir et qu’il se trouve en sûreté au milieu de ses amis, il peut alors parler avec calme de ce qu’il était, de ce qu’il a éprouvé.

Il ne faut pas rester dans le marais, en nous considérant seulement nous-mêmes ; mais il est bon comme expérience, de voir ce que nous sommes, et ce que nous pensons. C’est donc là l’expérience de ce que l’homme nouveau est sans le secours du Saint-Esprit pour le vivifier ; c’est l’homme nouveau regardant ce que la chair produit sous la loi, mais sans force parce qu’il ne regarde pas à Christ, et ce n’est qu’en Christ qu’il est vainqueur. Dans cet état, le Saint-Esprit ne rend pas témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.