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Pages d’un Cahier de Souvenirs



PAUL VERLAINE


Il était facile d’aborder Paul Verlaine. Jamais grand homme ne montra moins de morgue, quoique vers la fin de ses jours il ne détestât pas de poser un peu « pour embêter Moréas ».

Celui-ci, à l’époque où je fis la connaissance de Verlaine, en était à l’étude des poètes de la Pléiade. Car on sait que venu très tard en France, il se fit consciencieusement une éducation littéraire. Pendant longtemps il épouvanta les gens en leur demandant à brûle-pourpoint : « Que pensez-vous de Gace-Brulé ? » Le châtelain de Coucy, passe encore, mais Gace-Brulé ! J’acquis vite la certitude qu’il ne connaissait de Gace-Brulé que ce qui en est cité dans l’Anthologie de Bartsch, et je me sentis moins ébloui par son érudition. Donc, en suivant le cours des âges, il en était arrivé à la Pléiade, et faisait retentir les cafés du Quartier Latin de ces