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pardon de tout le mal qu'il lui avait fait ; et ayant conté au roi ce qui lui était arrivé, Fatal fut fait capitaine, et le roi lui fit une grosse pension. Oh, dame, les soldats n'auraient pas voulu tuer Fatal, car il les aimait comme ses enfants ; et, loin de leur voler ce qui leur appartenait, il leur donnait de son propre argent, quand ils faisaient leur devoir. Il avait soin d'eux, quand ils étaient blessés, et ne les reprenait jamais par mauvaise humeur. Cependant on donna une grande bataille, et celui qui commandait l'armée ayant été tué, tous les officiers et les soldats s'enfuirent ; mais Fatal cria tout haut, qu'il aimait mieux mourir les armes à la main, que de fuir comme un lâche. Ses soldats lui crièrent qu'ils ne voulaient point l'abandonner, et leur bon exemple ayant fait honte aux autres, ils se rangèrent autour de Fatal, et combattirent si bien, qu'ils firent le fils du roi ennemi prisonnier. Le roi fut bien content, quand il sut qu'il avait gagné la