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sage technique réclamant du professeur ou de la contremaîtresse une sérieuse méthode de travail et de l’apprentie une grande application : car, pour faire un bon corset, le goût et l’adresse ne suffisent pas, il faut y ajouter la compréhension de l’anatomie féminine.

Établi selon les lois de l’hygiène et de l’anatomie, le corset prévient ou guérit bien des maux ; mal adapté à celle qui le porte, il peut causer de graves désordres dans l’organisme. C’est pourquoi il est indispensable que la corsetière sache concilier l’esthétique et l’hygiène, fasse même plier parfois les fantaisies de la mode devant la nature. Tout cela s’apprend avec méthode et ne s’invente pas.

Mais l’inconvénient d’un apprentissage plus complet que dans certains autres métiers est largement compensé par les avantages sur lesquels il convient d’attirer tout particulièrement l’attention des fillettes et de leurs parents.

Une femme un peu adroite fera elle-même sa robe, son chapeau, sans apprentissage préalable, mais pas son corset ; justement parce que la confection de celui-ci exige des connaissances spéciales. On ne s’improvise pas corsetière. C’est un privilège et la concurrence est moins grande.

Autre avantage. Toutes les femmes commandent en même temps robe, manteau, chapeau, de Pâques à la Pentecôte pour l’été, avant la Toussaint pour l’hiver, créant ainsi deux saisons très marquées suivies chacune d’une période de chômage. Tandis que les mêmes femmes remplacent leurs corsets à n’importe quelle