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3420. — 62me ANNÉE — No 41.
Dimanche 11 Octobre 1896
PARAIT TOUS LES DIMANCHES
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)

LE
MÉNESTREL

MUSIQUE ET THÉATRES
Henri HEUGEL, Directeur

Adresser franco à M. Henri HEUGEL, directeur du Ménestrel, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-poste d’abonnement.
Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr. ; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d’un an, Texte, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l’Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE

i. Étude sur Orphée (7e article), Julien Tiersot. — ii. Semaine théâtrale : Les galas de l’Opéra et de la Comédie-Française ; supplique au tsar, H. Moreno ; première représentation de Mignonnette, au théâtre des Nouveautés, Paul-Émile Chevalier. — iii. L’Exposition du théâtre et de la musique au palais de l’Industrie (1er article), Arthur Pougin. — iv. Musique et prison (21e article) : Prisons pour dettes, Paul d’Estrée. — v. Journal d’un musicien (6e article), A. Montaux. — vi. Nouvelles diverses, concerts et nécrologie.

MUSIQUE DE PIANO

Nos abonnés à la musique de chant recevront, avec le numéro de ce jour :

ALBERT CUYP

no 1 des Portraits de peintres, pièces de Reynaldo Hahn. — Suivra imméditament : Antoine Watteau, no 4 de la même suite.


MUSIQUE DE CHANT

Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de chant : Si j’ai parlé, mélodie nouvelle de Léon Delafosse, poème de Henri de Régnier. — Suivra immédiatement : Il m’aime, m’aime pas, mélodie italienne de P. Mascagni, traduction française de Pierre Barbier.

ÉTUDE SUR ORPHÉE

De GLUCK
(Suite)

Voici quels documents ont été utilisés pour établir cette édition critique :

1o D’importantes parties autographes de la partition française, conservées à la Bibliothèque de l’Opéra et à celle du Conservatoire de Paris, et se répartissant ainsi :

Le premier acte tout entier (sauf l’air : « L’espoir renaît dans mon âme », dont il sera longuement question par la suite) ;

Le second acte, jusques et y compris l’art d’entrée d’Orphée aux Champs Élysées : « Quel nouveau ciel pare ces lieux ». — L’air de ballet qui termine le tableau des Enfers, non plus que la dernière scène des Ombres heureuses, ne figure dans ce manuscrit.

Enfin, la même bibliothèque possède un cahier autographe de Gluck, renfermant trois morceaux dont deux appartiennent à la partition d’Orphée. Celui par lequel il commence est précédé du titre : Ouverture, écrit en gros caractères, de la main de Gluck ; il commence par une page dans un mouvement lent et grave, introduction à laquelle succède un mouvement à trois temps vifs et rythmé à la manière d’une toccata. Le maître eut-il l’intention de ne pas conserver pour l’Opéra de Paris le morceau instrumental qui précède l’opéra italien, et ce fragment serait-il l’esquisse d’un nouveau projet d’ouverture d’Orphée ? Toujours est-il que, dans l’œuvre définitive, la première ouverture est restée ; quant à la nouvelle esquisse, l’auteur en a abandonné la partie lente et conservé l’épisode à trois temps pour en faire, avec quelques modifications, l’air vif, troisième morceau du ballet d’Orphée. — Le second morceau du cahier a été utilisé plus tard dans Armide, où, avec l’adjonction d’une partie vocale, il est devenu un air d’Hidraot. Enfin le troisième est resté, sans modification notables, le Menuet en ut majeur, no 4 du ballet d’Orphée.

Ces morceaux ont été signalés et identifiés par M. Charles Malherbe, archiviste-adjoint à l’Opéra, qui a bien voulu nous faire part de ses observations.

La bibliothèque du Conservatoire possède le récitatif et le duo par lequel commence le 3e acte.

2o La partition, gravée sous ce titre :

orphée et euridice
Tragédie
Opéra en 3 actes
mise en musique
par Gluck
Les paroles sont de M. Moline.
Représentée pour la première fois
par l’Académie Royale de musique
le mardy 2 Aoust 1774.
Prix 40 ff.
à Paris
chez Des Lauriers, Md de papiers, rue St-Honoré, à côté de
celle des Prouvaires.

Une édition postérieure, mais qui n’est qu’un nouveau tirage des mêmes planches, porte cet autre nom d’éditeur :

« À Paris, chez Boieldieu jeune, rue de Richelieu, no 8, au coin de celle Feydeay. »

3o Une copie de la partition, en trois volumes, ayant servi au chef d’orchestre pour les exécutions de l’œuvre à l’Opéra.

4o Les parties séparées (manuscrites) de chant et d’orchestre, ayant servi aux chanteurs, choristes et instrumentistes pour les mêmes exécutions.

Nous devons communication de ces pièces, ainsi que des autographes précédemment signalés, à l’obligeance de M. Ch. Nuitter, archiviste de l’Opéra.

5o Le livret : Orphée et Euridice, drame héroïque en trois actes, représenté pour la première fois par l’Académie royale de musique, le mardi 2 Août 1774. — Prix xxx sols. — Aux dépens de l’Académie. À Paris, chez Delormel, imprimeur de