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lente pour qu'elle ne cède pas à l'emploi de te moyen resterait à cher les causes de cette efficacité, mais il suffit pour les malades que l'effet soit prompt.

Economie rurale. — Moyens de débarrasser les arbres des vers, chenilles et autres insectes, — La méthode suivante , dont nous ne saurions donner l’expli-

cation, est émployée en Amérique avec beaucoup de succés. Elle consiste à faire au tronc de l'arbre un trou qui pénètre jusqu'au cœur ; on remplit exactement ce trou de soufre ,.eton le bouche solidement avec une cheville. Pour un ar- bre de quatre à huit pieds de diamètra , le trou doit être assez grand pour que l'on puisse y entrer le petit d: igt. On en augmente ou on en diminue la largeur, selon que l'arbre est plus ou moins gros. Ordirairement les insectes disparais- sent au bout de quarante huit heures , quelquefois un peu plus Lard ; mais Lou- jours est-il certsin qu'ils disparaissent.



COMMISSION D'ENQUÊTE. . Après une assez longueinterruption, la commission a tenu hier une séance dans laquelle a été entendu le rapport fait au nom de la sous-commission char- gée de l'examen des questions al es aux fers.

La discussion s'est prolongée, et il a été dressé une sériëte questions sur les- quelles on invoque les lumières du commerce de France. Ce travail a présenté, dit-on, d'assez sérieuses difficultés. Il s'agissait sur-tout d'éviter de faire pressen- ür, par la position de certaines questions, l'opinion de la commission, opinion

qui ne peut être encore fixée. Enfin, on est tombé d'accord sur le point pi oposé.

” Il a été décidé que l'enquête aura lieu, non devant des sections de la com-

mission, mais en présence de tous les membres.

La question de publicité est toujours flottante; il a même été convenu que rien des travaux préliminaires ne serait connu. Cette résolution ne présage rien de bon pour l'avenir. Il faut cependant espérer que le ninistre se décidera à faire connaître au commerce la série de questions adoptées dans la séance d'hier.

Ou assure que les séances vont se succéder avec rapidité; la première aura lieu, dit-on, mardi. M. le comte d'Argont fera le rapport sur les sucres, au nom de la sous-eommission, composée de MM. Jacques Lefebvre, Filleau Saint-Hi- laire et lui.

Gelle des fers Ctait, comme nous l'avons dit, composée de MM. Portal, Hu- maun et Gauthier.

BOURSE DE PARIS, dn 17 rovembre. . Cinq p. cent, jouis. du 22 septemb. 1828. — 106. 30 c. 25 c. Trois pour cent, 74 f. 85 c. Soc. 85 c. Actions de la Banque, 1850 f. Obligations de la ville de Paris, 1655 fr. 00 c. s Rente de Naples , Falconnet, 59 f. 95 c. 8o f. 59 £. 90 Emprunt royal d'Espagne, 79 5/8 3/4.

BORDEAUX.

NOUVELLE CHRONIQUE DE LA VILLE PAR UN BAYONNAIS. L'histoire la plus intéressante pour tout lecteur animé de l'amour de la alrie, est sans contredit l'histoire de son projre pays ; el plus cette histoire est limitée ou curceutrée autour des lieux qui l'ont vu naître, plus il trouve d'intérêt et de charmes dans la chronique des vieux temps, dans les récits qui lui retracent les insfitutions , les mœurs et la fortune de ses ancètres , ou enfin des hommes. ai ont habité , avant lui, les mêmes lieux ; mais aujourd'hui que la curiosité pour toutes les antiquités de notre France est devenue une passion universeil , la chrotique particulière d'une province ou d'une ville n'est plus bornée à ui in- térêt purement local , elle est sûre d'exciter vivement la curiosité générale. Ceci est encore plus vrai quand il s'agit d'une ville telle que Bayonne, _dont l'histoire particulière se lie à tant d'événemens importaus de lhis- toire générale de trois grands peuples, les _Frauçais , les Anglais et les Es- pagnols, pendant près de huit siècles. Aussi, nous ne doutons pas que la Nouvelle chronique de Bayonne n'obtieune un véritable succès par le puissant intérêt des choses que l'on.y trouve ou retrouve, car on pense bien que dans ce qui se rapporte à l'histoire générale , presque tout était déjà connu. Nous disons presque lout , vu que, sous ce rapport, il ÿ a quelques particularités à ap- prendre. E Li Une sille telle que Bayonne {l'ancienne Zampurdum , d'où le pays de la- bourd ou labour conserve encore son uom ), réunirait aujourd'hui a de grands souvenirs historiques des souvenirs locaux bien intéressans, sises diverses fortu- nes eussent été fidèlement décrites et fidèlement conservées. Une vilié doitavoir existé là dès Ja plus haute antiquité ; c'est l'embouchure d'un grand fleuve , c’est un port de mer , et, ce qui est encore plus important , une des clés du passage entre les deux riches pays situés en-deca et au-delà des Pyrénées. A-t-elle vu passer une partie de l'armée d'Annibal ? A-telle servi de refuge à ces Cantabres indomptés que les Romains ne purent jamais soumettre ? L'au- teur de Ja Chronique prétend que les Basques sont précisénient ies descendans directs et sans mélange de ces anciens Cantabres, et qne la langue basque n'est que lancien cantabre , opinion (a nous semble sujelte à bien des objections. Bayonne a certainement vu passer dans ses murs ol Sous ses murs les Goths , iles Visigoths et autres barbares , jusqu'au sixième siècle , et.plus tard les Sar- __rasins vainçus par Charles Martel ; malheureusement on ne trouve presque aucune trace de ces grands événemens dans la Nouvelle Chronique. Ce nest pas que pots prétendions en faire un reproche à l'auteur ; nous Je blâmerions contraire st, à défaut de mônumens historiques , relatifs à sa ville natale, il . eu recours à son imagination pour en créer. Les faits consignés dans sa Chronique remontent d'ailleurs à une assez haute antiquité , et ce n'est pas sa

  • faute si plusieurs de ces faits ne sonl intéressans que pour la ville de Bayonne.

Nous aurions pourtant.voulu plus d'art dans la composition, (car il faut faire aussi la part de la critique }; les choses et les faits les plus iucohérens. par leur nature y ‘sont jetés pêle-mêle , sans autre liaison qu'une parité de date ; ce qui produit un peu de confusion: sur-tout dans le prémiér volume. Peut-être eût- il mieux valu former plusieurs groupes de faits analogues sauf à revenir plu- sieurs fois sur la même époque , c'est-à-dire à l'envisager successivement sous divers points de vue , ainsi que Voltaire l'a fait dans sen Essai sur les mœurs. Peu importe!la différence énorme entre une histoire générale de l'Europe et la chrouique particulière d'une petite ville : il faut toujours éviter la confusion , classer les faits, enfin trouver le meilleurmoyen de soulager la mémoire du lecteur. Cette légère critique ne s'adresse guère qu'au premier volume ; le se- cond ; quoique beaucoup moins curieux par les faits , le devient par leurs dé- veloppemens et par les anecdotes qui s'ÿ rattachent. Nous avons lu particuliè- ‘rement avec intérêt tout ce qui se rapporte à l'équipée de Buonaparte an chà- teau de Marac, et aux suites de cetle grande ticherie. L'auteur parle sans colère et sans enthousiasme, de l'homme qui nous a fait tant de mal. Ilraconte ce qu'ila vu, et nous pouvons assurer qu'il raconte avec vérilé , car Rous l'avons vu aussi. Bayonne a été une cilé puissante sous Ja domination des Anglais, qui lui avaient accordé de grands priviléges, antant par intérêt que par recon- naissance, Le plus grand de tous était sans contredit l'indépendance de son gouvernement municipal, reccnnue par une charte, qui assurait à la bour- geoisie bayonnaise la libre élection de ses magistrâts municipaux et jndi

Vuici ne nouvelle preuve de la mauvaise foi de certains publicistes qui pré- tendent que le besoin de constitutions et de chartes est une malrdie Ter à notre époque , mconnue en France jusqu'à nos jours. Nous disons manvaiée Joi et non poiut ignorance , car il n’est pas vraisemblable que ces publicistes connaissent assez peu l'histoire de France pour ignorer les efforts censtans de nos villes pour obtenir l'établissement des communes , efforts tantôt secondés tantôt coptrariés par les Rois de France, et qui ont fait couler des torrens :ë sang pendant plusieus siècles du moyen Âge. La ville de Bay onne , plus heureu- se que tant d'autrés, avait obtenu , sans combat, mais non sans instances et sans sacrifices, sa charte particulière, des Rois d'Angleterre , devenus maîtres de toute la Guyenne qu Eléonore leur avait apportée en dot. Cette charte, fort étendue, lui assurait , non-seulement les franchises municipales, mais de care des douceurs sous les rapports de l'impôt , des douanes et du commérce. Ass Ja ville s'éleva-t-elle en peu de temps au plus hant degré de prospérité et de puissance. Elle fut en état d'entreprendre Le expéditions militaires de terre et sur-tout de mer, qu'une grande province pourrait à peine entreprendre aujour- d'hui , tant est fécond le régime de la liberté !

Voici un autre fait qui bat en ruine les déclamations des mêmes publicistes , lesquels prétendent que la liberté et la prospérité des peuples sont un danger pour le trône , qu’elles provoquent à la désobéissance et à la rébellion. Jamais peuple ne se montra aussi_ fidèle à son Roi que les Bay onnais au souverain qui leur avait concédé une charte. Ils firent, pour soutenir sa cause, des efforts prodigieux et des sacrifices sans nombre. Enfin, tmahis par la victoire, ils étaient vaincus et ne. pas soumis ; il fallut avoir recours à un miracle , pour jeur persuader que le Ciel les condamnait à devenir Français.

La raison de leur attachement à l'Angleterre est aisée à concevoir. Sous le

régime de la Charte , concédée par les rois d'Angleterre , les Baÿonnais avaient une cité, une patrie; sous la domination française , ils prévoyaient la perte plus ou moins éloignée de leur commerce et de leurs libertés , comme cela ar- riva en effet peu à peu , malgré d’apparentes concessions , malgré des pro- imésses souvent renouvelées et presque toujours mal tenues. - ‘L'amour des libertés locales n'a pas abandonné les Baronnais , si nous en jageons par le passage suivant , dont nous approuvons parfaitement l'esprit, et que nous prenons dans la page 453 du second volume de la Nouvelle Chro- nique : "

« En comparant l’état de la ville de Bayonne en 1789 et en 1827, on est tenté de croire quele soleil dela liberté, pour embrasser l'horison de la France, a dû se retirer, aù moins en partie, des lieux qu'il éclairait autrefois de ses rayons. Que sont devenues ces franchises commerciales, cette administra ion populaire, cette juridiction municipale , nobles institutions qui , il y a quarante ans, dans une ville peu considérable par sa population et son étendue , don- paient de limportance et de la dignité aux fonctions locales , flatiaient l'or- gueil des familles , etles attachaient au sol natal par les liens de la reconneis- et d'une considération héréditaire ? Sous le gouverne- ment constitutionnel , sans droits on prérogatives qui lui soient propres, sans aucun intérêt commun , la cité n’est plus qu'un vain nom ; les magistrats, cen- sés investis de ses pouvoirs et du soin de sa défense, sont des officiers de la couronne, Nous n'ignorons pas que ce changement , subversif de toute subor- dination légale , s'est opéré sous l'empire, lorsqu'un soldat de la liberté , élevé au rang des rois, dans l’enivrement de la gloire et de la puissance , s’arrogea le monupole des droits nationaux Cependant le mal se prolonge ; et . dans un pays gouverné par la Charte depuis plus de treize ans, on est justement étonné de ne voir floiter encore nulle part la vieille bannière des communes ». me Cet ouvrage, 2 vol. in.-8.°, se vend à Bayonne, chez M. Gosse , ibraire.





La nuit passée et l’avant-dernière nuit, il a été volé dans divers quartiers de la ville une centaine de marteaux en cuivre; la police est share des voleurs.

— Un flou qui, la foire dernière, logeait dans une aul» près dela Douane, avait volé à plusieurs voyageurs une somme de 1,800 fr. et divers objets , est venu se présenter aujourd'hui dans cette même auberge, et a été reconnu par le maître de la maison, qui l'a invité à entrer chez lui, l'a renfermé, et a été cher- cher la police qui de suite s'est emparée du voleur.

— Avant-hier, vers les six heures du soir, un jeune homme de 30 ans envi- ron , s'est jeté d'une f.nète du second étage de Ja maison faisant l'encoigoure de rue Saint-Louis aux Chartrons , près les magasins de M. Faux. I} a été de suite transporté à l'Hôpital: On attribue cet acte de désespoir à l'impossibilité où ilse trouxait de payer une dette.




Nous avons annoncé dernièrement la relâche dans les Pertuits du brick le Landais, de Bordeaux, capitaine, Maugens, venant de Guadeloupe, armateurs MM. Beyt frères ; nous venons aujourd’hui donner quelques détails sur le voyage périlleux de ce navire, et rendre hommage aux talens et au courage du capitaine Maugens, en donnant l’extrait d’une lettre qui nous a été communiquée :

Huit jours après son départ de la Guadeloupe, il aperçut avant à lui un navire en détresse ; étant parvenu le long de bord, il trouva ce navire flottant entre deux eaux et cinq hommes qui s’étaient réfugiés dans la hune de misaine ; malgré le gros temps et le danger qu’il y avait, il mit le canot à ramer pour aller recueillir ces malheureux (c’étaient des Anglais) ; parvenus à bord du Landais, tous les secours leur furent prodigués ; regardant le capitaine Maugens comme leur sauveur, ils lui témoignèrent toute leur reconnaissance, en lui disant que depuis treize jours ils étaient dans cette cruelle position, n’ayant pour tout aliment que de la viande crue salée et de la farine broyée avec de l’eau de mer, et qu’au moyen d’une barrique d’eau, qu’ils étaient parvenus, en plongeant, à retirer de la cale, ils avaient ainsi prolongé leur triste existence jusqu’au moment où ils avaient aperçu le Landais.

Le courage du capitaine Maugens, après cette action digne du cœur d’un marin français, devait être mis à de nouvelles épreuves, et en effet, huit jours plus tard il se trouva à peu près dans une semblable situation.

Dans la nuit du 21 septembre, il éprouva une tempête des plus affreuses ; après avoir pris toutes les précautions suffisantes et ne conservant que les voiles nécessaires pour soutenir le navire, vers quatre heures du matin, il venta d'une manière épouvantable ; une demi-heure après, un coup de vent enleva toutes les voiles, la foudre tomba à bord, je ne voyais que du feu dans tous les cordages, et les morceaux de voiles qui restaient aux quatre relingues ; l’odeur du soufre lui ôtait, ainsi qu’à son équipage, presque la respiration.

Le navire n’ayant plus de voile pour se soutenir, vint en travers à la lame ; dans ce moment il reçut un coup de mer qui mit le navire sur le côté, l’eau par-dessus la lice jusqu’au panneau de la cale et à moitié chaviré ; dans cette position critique, et voyant le moment où leur navire allait couler, tout son équipage découragé et dans la consternation, ne perdant pas la tête et usant du sang-froid dont il était animé, le capitaine Maugens, au moment de périr, ne vit d’autres ressources que d’abattre la mâture ; muni d'une hache, il s'élança dans les porte-haubans pour couper les cordages qui tenaient le grand mât, afin de le faire tomber. Les coups de mer le jetèrent quatre fois sur le pont sans pouvoir réussir ; ne perdant pas courage, et malgré les contusions que lui avaient