Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
le lyon de nos pères

pour faire tout le tour de la ville. — Tels sont les souvenirs que laissera le monastère des Pères de la Rédemption. Dans l’église de ce modeste chapitre, une très grande vénération s’attachera à la chapelle de droite, où sera placé, dans une niche sous verre, un Christ aux longs cheveux tombant de chaque côté du corps, précieuse relique apportée d’Orient par un religieux trinitaire. — Tout cela disparaîtra pendant la Révolution, et sur une partie de l’emplacement du couvent de la Trinité, deux rues seront ouvertes : l’une, rue de Bellièvre, communiquant à la rue des Prêtres ; l'autre, rue des Antiques, à la Boucherie de Saint-George.

Au nord-est du même ilot, à l’angle de la rue Dorée et de la rue Pisse-Truye, qui longe l'enceinte méridionale du cloitre de Saint-Jean, on verra s’élever, en 1680, un établissement de « Sœurs Grises » où Filles de la Charité, fondé par Louise Perrachon, femme de Jacques Pichon, à l’instigation de saint Vincent de Paul, et qui existera encore au commencement du xxe siècle.

En suivant la rue Pisse-Truye, nous arrivons à la petite église de Saint-Pierre-le-Vieux, surmontée de sa vieille tour carrée. Une croix de pierre se dresse à l’entrée du cimetière ; celui-ci est entouré d’un mur et de diverses constructions basses ; un gros orme est planté au milieu. Contiguë à l'église, est la maison curiale avec sa porte gothique ; la galerie qui y touche renferme des caveaux ; il y a d’autres caveaux devant la porte de l’église et dans le cimetière ; c’est dans ce dernier que l’on enterre les enfants et les défunts auxquels nul privilège particulier n’attribue d’autre sépulture. Toute l'étendue de la petite église, comme nous allons le voir en foulant ses pierres tombales, est elle-même occupée par des caveaux appartenant à des familles, à des confréries, ou servant à l’inhumation du commun des fidèles. Ce nombre exceptionnel de sépultures vient de ce que l’église de Saint-Pierre-le-Vieux reçoit aussi les morts de sa voisine, l’église de Saint-Romain, où, d’après un ancien usage, on n’enterre