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le lyon de nos pères

enfants costumés en anges, et tenu comme enchainé par de longs rubans de soie. Le peuple accouru sur le passage de la procession contemplera avec saisissement ces hommes au visage bronzé et amaigri, privés d’une oreille ou d’une partie du nez, quelques-uns se trainant avec peine. Dans leurs rangs, flottera la bannière blanche aux armes de l’ordre de la Merci, croix rouge et bleue, avec la légende : Redemptionem misit Dominus papulo suo. Après chaque groupe de vingt-cinq captifs, viendront des jeunes gens et des jeunes filles, figurant toutes les cours qui coopèrent au rachat des esclaves, celles du roi de France, du roi de Naples, du Grand-Seigneur, etc., en de plumes, de perles et de diamants, et accompagnés d’enfants vêtus en pages. Ensuite, les chanoines de la Trinité, le clergé des paroisses, et les Pères Rédempteurs, portant des palmes, emblème de leur pacifique triomphe. Cette procession, annoncée par des décharges de boîtes, parcourra la ville au milieu des chants religieux, des fanfares et de la joie bruyante du peuple, et se rendra à la Cathédrale, où l'on chantera le Te Deum. À la fin du vxiiie siècle, il y aura, à deux jours consécutifs, deux processions différentes : la première, exelusivement religieuse, ira de la Guillotière à Saint-Jean ; la seconde, plus brillante et comprenant la figuration costumée des cours souveraines, partira de la petite église de la Trinité